Minerais et métaux : Une croissance sans précédent
Le marché mondial des minerais et métaux nécessaires à la transition énergétique (véhicules électriques, panneaux solaires, éoliennes, etc.) a «doublé au cours des cinq dernières années», selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans un rapport publié en juillet dernier. Entre 2017 et 2022, la consommation mondiale de lithium a plus que triplé, celle de cobalt a augmenté de 70%, tandis que celle de nickel a progressé de 40%.
Et le secteur énergétique est le principal acteur de cette progression accélérée. Les investissements dans le développement de «minerais et métaux critiques» (en particulier le lithium, le cuivre et le nickel) ont dans ce contexte augmenté de 30% en 2022, par rapport à 2021. L’AIE souligne en particulier une hausse record des investissements dans l’exploration de lithium (+ 40% au Canada et en Australie en 2022). Sans surprise, l’AIE indique ainsi que «l’accessibilité et la rapidité des transitions énergétiques seront fortement influencées par la disponibilité des approvisionnements essentiels en minerais et métaux». Dans le scénario «Net Zero Emissions» de l’Agence (qui prévoit l’atteinte de la neutralité carbone à l’horizon 2050), les besoins de minerais et métaux critiques sont «multipliés par 3,5 d’ici à 2030».
Cette envolée des besoins attendus proviendra principalement du développement des véhicules électriques et du stockage par batteries, précise l’AIE qui souligne dans le même temps des «contributions majeures de la production d’électricité bas carbone et des réseaux électriques».
Se pose alors à nouveau la question critique de la sécurité d’approvisionnement, tant au niveau des volumes de minerais et métaux attendus que des pays d’origine de ces derniers, avec 3 défis : dans le cadre des transitions énergétiques, les futurs approvisionnements doivent être à la hauteur des besoins en très forte hausse, mais aussi provenir de sources diversifiées et enfin être produits de façon «propre et responsable». L’AIE alerte entre autres sur la concentration de la production au sein de pays déjà dominants sur ces marchés : près de la moitié des nouveaux projets d’usines de lithium sont situés en Chine et presque 90% des installations de raffinage de nickel en projet sont implantées en Indonésie. Pour «promouvoir collectivement un approvisionnement sûr et durable en minerais et métaux critiques», l’AIE organisera le 28 septembre 2023 un premier grand sommet international sur cette problématique.
Voitures électriques : «BYD» triple ses bénéfices semestriels
Le constructeur automobile chinois «BYD», premier fabricant mondial sur le créneau de l’électrique, a multiplié par trois son bénéfice net au premier semestre, galvanisé par la forte demande en véhicules propres en Chine. Le pays asiatique, principal producteur mondial de gaz à effet de serre en valeur absolue, vise, en 2035, des ventes automobiles majoritairement composées de véhicules électriques et hybrides. De généreuses subventions à l’achat ont permis ces dernières années aux ventes de décoller, tandis que de nombreux constructeurs locaux innovants ont vu le jour pour accompagner cette transition sur le premier marché automobile mondial. Ce contexte a été plus que favorable pour «BYD», qui domine en Chine les ventes de véhicules dits «propres».
Le groupe a dégagé au premier semestre un bénéfice net de 10,95 milliards de yuans (1,39 milliard d’euros), en hausse de 204,6% sur un an, a-t-il indiqué dans un communiqué. Ce résultat est conforme aux estimations faites en juillet par «BYD» (entre 10,5 et 11,7 milliards de yuans). Son chiffre d’affaires semestriel est lui aussi en forte progression sur un an (+72,7%), à 260,1 milliards de yuans (33,06 milliards d’euros). «La puissance de la marque», les économies d’échelle et «la baisse des matières premières», expliquent ces bonnes performances, selon le constructeur. Spécialisée à l’origine dans la conception et la fabrication de batteries, la firme s’est diversifiée dans l’automobile à partir de 2003. De nombreux constructeurs étrangers (Tesla, BMW, Mercedes, Audi, Toyota, Ford…) dépendent désormais de «BYD» pour leurs batteries.
Le groupe est par ailleurs devenu ce mois-ci le premier constructeur mondial à franchir la barre symbolique de 5 millions de véhicules électriques produits. Basé à Shenzhen (sud de la Chine), «BYD» a cessé l’an dernier sa production de voitures à essence et se concentre désormais uniquement sur les modèles hybrides et électriques.
France : Des baisses de prix prévues dès janvier 2024
Le ministre français de l’Economie a annoncé que le prix de 5.000 références en magasins n’augmenterait ni baisserait et que les négociations entre industriels et supermarchés pour 2024, qui débutent normalement en fin d’année, allaient être anticipées. L’objectif du gouvernement est d’obtenir «des baisses de tarifs dès le mois de janvier 2024», a déclaré le ministre. Il a assuré une «répercussion obligatoire et immédiate» de la baisse des prix de gros sur les prix en rayons, ce qui devra faire l’objet de contrôles de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (Dgccrf).
Le ministre s’en est, en outre, pris à des industriels qui à ses yeux «pourraient faire beaucoup plus» contre la flambée des prix. Il a, en revanche, salué des industriels ayant «joué le jeu» en annonçant des baisses de prix.
Le gouvernement, par la voix notamment de la ministre déléguée au commerce, avait annoncé en avril «une baisse visible des prix dans les rayons» des supermarchés à la rentrée, mais l’addition reste douloureuse pour les consommateurs. Le gouvernement espérait que les prix pourraient baisser à l’issue de renégociations entre distributeurs et industriels agroalimentaires, qui négocient chaque année de décembre jusqu’au 1er mars les conditions de vente d’une large partie des produits vendus tout le reste de l’année en grandes surfaces.